Madame la Présidente, Monsieur le Président, Che(e)rs Ami(e)s
Ce matin s’est tenue à l’hôtel de Matignon une réunion sur le sport et le plan de relance sous la présidence du Premier Ministre et en présence des deux Ministres Jean Michel Blanquer et Roxana Maracineanu. Etaient présents aussi, outre les directeurs de cabinet des Ministres, et suite à l’invitation faite par Matignon : Marie-Amélie Le Fur ; Michel Callot ; Nicolas Henard, Sarah Ourahmoune ; Patrick Wolf ; Philippe Diallo ; Virgile Caillet, David Lazarus, Marc Sanchez et Frédéric Sanaur.
Après que le Premier Ministre se soit exprimé sur la situation générale et ai présenté les grands axes du plan de relance, la parole a été donnée à chacun des présents cités pour un tour d’horizon marqué par l’écoute et la considération. La réunion commencée à 9h30 a pris fin à midi et sur les conclusions du Premier Ministre.
Certaines d’entre elles figurent dans le CP du ministère des sports qui est ci-dessous en italique.
Dans cette période de crise sanitaire, la rentrée est bien sûr scolaire et économique, c’est une obligation, mais elle doit être aussi sportive.
La crise sanitaire a en effet rappelé, avec force, les bienfaits de la pratique d’une activité physique et sportive sur la qualité de vie, le bien-être et la santé des Français. Le sport est même apparu pour certains comme un besoin de première nécessité. C’est aussi un enjeu social et économique de premier plan, notamment pour l’ensemble de notre écosystème, touché de plein fouet par la crise de la COVID-19.
Car cette crise sans précédent a révélé la vulnérabilité du modèle sportif : la suspension, puis la reprise très progressive de toutes les activités et évènements sportifs ont eu des répercussions précoces et durables qui ont motivé le déploiement d’un soutien économique d’une envergure inédite.
Avec près de 3 milliards d’euros d’aides cumulées, les mesures d’urgence exceptionnelles mises en place par le Gouvernement ont permis de couvrir tous les champs du sport, qu’il soit professionnel ou amateur, et d’amortir les premiers effets de la crise. L’Etat a aidé le monde sportif de manière exceptionnelle et unique en Europe et reste mobilisé notamment pour faire en sorte qu’aucun club, aucune association ne ferme ses portes. A cet égard, il suivra de près, avec le mouvement sportif, l’évolution de la situation, notamment en matière de prise de licence. C’est avec cette préoccupation que le ministère chargé des Sports avec ses partenaires, le Comité National Olympique et Sportif Français, le Comité Paralympique et Sportif Français, l’Agence nationale du Sport et le mouvement sportif ont lancé une campagne de soutien à l’activité « EnVie de sport ».
A l’occasion d’une réunion de travail avec les représentants du monde du sport samedi 5 septembre à l’hôtel de Matignon, le Premier ministre Jean CASTEX, Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports et Roxana MARACINEANU, ministre déléguée chargées des Sports, ont eu l’occasion de rappeler leur ambition commune pour le sport.
Comme l’avait annoncé le Premier ministre, un mécanisme de compensation sera mis en œuvre pour couvrir une partie des pertes de revenus des organisateurs de compétitions sportives, liées aux mesures administratives de limitation des jauges. Les modalités pratiques et d’éligibilité seront validées rapidement.
En outre, un dispositif spécifique du plan de relance a été proposé au soutien du secteur du sport, à hauteur de 120 millions d’euros sur 2 ans, venant abonder le budget de l’Agence nationale du sport, et réparti en 3 enveloppes : l’une dédiée à la création d’emploi dans le secteur des associations sportives qui renforce le « plan jeune » et s’élève désormais à 40 millions d’euros, l’autre de 50 millions d’euros visant à favoriser la transition énergétique des équipements sportifs, en plus des fonds issus de la DSIL auxquels les acteurs du sport pourront émarger, et enfin une mesure de 30 millions d’euros, au service des clubs et des fédérations sportives, dont 9 millions d’euros pour accompagner leur développement numérique.
Enfin, le Premier ministre a indiqué que le déploiement du plan Savoir Rouler à Vélo pourrait s’appuyer en partie sur le volet Vélo du Plan de relance.
Il a été confié à l’Agence nationale du sport le soin d’organiser une concertation avec les acteurs sur l’élaboration d’un éventuel système d’encouragement à la reprise de la pratique sportive.
Nous avons tous besoin de sport. Renforcer l’activité physique et sportive des français, en garantissant leur sécurité et leur intégrité, est un enjeu de santé publique majeur des prochaines décennies. En renforçant la place du sport, c’est aussi le lien social qui sera mieux préservé.
Au-delà du plan de relance à visée économique mais aussi sociétale, l’une des priorités du ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports sera de poursuivre et renforcer les actions déjà engagées afin de démocratiser l’accès au sport pour tous, renforcer la place du sport à l’école, engager le monde sportif vers une logique de développement durable, et mieux accompagner nos athlètes de haut niveau et professionnels à l’aune de Paris 2024 et des grandes échéances sportives internationales à venir.
Chacun pourra noter en particulier que l’ANS va être dotée de 120 millions supplémentaires sur 2 ans, ce qui marque une réponse certaine à une partie de nos attentes, notamment sur les aides aux équipements, à l’emploi et même aux PSF, dotés de 30 millions supplémentaires dont 9 pour accompagner le développement numérique des clubs et des fédérations.
J’ai personnellement insisté, en étant relayé par tous les autres acteurs présents, sur l’intérêt de mettre en place un dispositif d’accompagnement à l’inscription ou la réinscription dans un club, notamment pour les plus jeunes.
Le Premier Ministre a indiqué qu’il n’était pas en situation d’apporter immédiatement une réponse positive à cette demande qu’il trouvait néanmoins intéressante, et il a émis deux propositions :
La première est de faire un bilan à la fin du dernier semestre 2020 sur l’état des lieux des différentes fédérations en termes de prise de licence pour analyser effectivement la situation en termes objectifs sur un plan quantitatif.
Sa deuxième proposition, qui ouvre incontestablement des perspectives, a été de missionner l’Agence Nationale du Sport pour organiser une concertation avec tous ses acteurs, afin de faire une proposition qui regrouperait les différents systèmes d’aide à l’inscription ou la réinscription en clubs fédérés, assujettie à la prise de licence.
Cette « allocation sport », appelons la comme cela dans un premier temps, pourrait comprendre ainsi une participation financière de l’Etat, des collectivités territoriales et même du monde économique (comme c’est le cas avec les chèques vacances).
Il me semble que la perspective ouvre des horizons certains, même si elle n’est pas l’immédiateté. Elle est en tout cas une réponse ouverte à la lettre que j’avais adressé vendredi sur ce sujet et qui résultait d’une adhésion quasi unanime de la part de toutes les fédérations ayant participé aux deux visio-conférences du même jour.
Enfin le Premier Ministre a souligné tout l’intérêt que représentait le rapprochement des deux Ministères de l’Education et des Sports, en indiquant que le meilleur dispositif promotionnel pour la pratique sportive en club devait se situer à l’école et qu’en plus ce dispositif était gratuit. Il a aussi insisté sur l’interministérialité, indiquant notamment que des crédits QPV consacrés au sport par le Ministère de la ville, devaient aussi profiter au mouvement sportif fédéré.
Je tenais à vous informer rapidement, même si c’est succinctement, à la fois de la tenue et des conclusions de cette réunion.
Bien à vous,
Denis Masseglia,
Président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF)